jeudi 21 novembre 2013

Article/19 On termine le plancher de l'école

Article/19 On termine le plancher de l'école

La quincaillerie où l'on s'approvisionne.


Prêt pour la livraison de 25 poches de béton.

Jeu d'eau avec la truelle de l'albanil (le maçon).

On termine la dernière des six sections du plancher.

 Rien ne se perd.

On coule la fondation de ce qui deviendra le trottoir devant l'école.

Le dépanneur (tienda) où l'on achète les refrescos pour la pause. Ils sont toujours prêts à transporter le tout.


Article/18 Livraison et installation du moulin à moudre le maïs

Article/18 Livraison du moulin

Les hommes de Nuevo Nacimiento Maguila viennent prendre possession du moulin à mixtamal (à moudre le maïs). Le moulin initialement prévu pour Chacalte, qui a déjà accès à trois moulins, a été cédé par la volonté de l'aldea à une communauté plus démunie.

La fierté d'un maire pour sa communauté. 

La plaque reconnaissant le don du moulin à la communauté de Maguila.
Maison typique de Maguila

Inauguration du moulin 


Nous avons été invités à manger les premières « tortillas » issues de l'utilisation du moulin.

Coucher de soleil vue de notre galerie.

Chroniques d'Onil/1 Les femmes

TROIS FEMMES  
Sur notre route de sortie, trois femmes bien mises se reposent sous l'oeil perplexe du troupeau de vaches. On les entend rire et elles nous regardent avec  étonnement lorsque nous leur offrons de monter a l'arrière du véhicule avec leur fardeau. Les femmes comme les enfants transportent de lourdes charges de bois et d'épis de maïs avec l'aide d'une sangle qui encercle le front. Je saisis la charge de la femme plus agée qui fait je crois dans les 45 ans. Ouf, je plie les genoux: le poids me semble équivalent à la poche de ciment guatémaltèque que nous balançons chaque jour dans le mixeur, soit une cinquantaine de kilos.
Elles viennent de parcourir 3 kilomètres et il ne leur en reste que deux à faire sur notre route de gravier, cicatrisée et dont les butes en forme de dos de chameau rendent le parcours si difficile A destination, je leur tends la main pour redescendre mais elle préfèrent mon avant bras qu'elles touchent timidement en rigolant. Adios

CRISTINA
Une maitresse femme typique de la nation Q'eqchi', présidente du groupe des femmes qui ont fait la démarche pour le moulin a maïs. Elle traverse lentement notre chantier a deux ou trois reprise par jour, tenant par la main sa toute petite. Elle porte la jupe traditionnelle (el corté) que portent toutes les femmes de chaque groupe maya dont le nombre s'élève à 22 communautés parlant autant de dialectes différents.
Elle respire la force et la hardisesse mais son pas est lent et son discours ne devient ardent qu'au moment des discussions qui concernent la nation. Elle est sans compromis et peut haranguer la population avec flamme pendant longtemps faisant fi de ses opposantes.
Lors de la démarche d'élection du prochain maire qui entrera en poste en janvier, les femmes s'étaient regroupées sous le toit de la galerie de l'école intervenant à chaque fois que la discussion  n'était pas à leur avantage. Cependant, l'Ancien (el anciano) avait pris soin de signaler qu'au village voisin la population avait élu une femme maire mais que cette option n'était pas recevable dans cette communauté-ci et le nouveau maire est UNE HOMME.

ROSALIA
A mon entrée dans le vestibule de l'hôtel, je ne voyais que le dessus de ses magnifiques cheveux noirs. Rosalie lève la tête; elle est mince, de petite taille et  elle a 21 ans, des traits si fins, des yeux pleins de charme et un esprit vif.
Non elle ne croit pas au discours des politiciens. Ces gens-là ne savent rien de la vraie vie sur le terrain; malgré des progrès , la société demeure machiste et elle-même,  gagne 25% de moins qu'un confrère faisant le même travail qu'elle; d'ailleurs dans une situation de choix,  le patron, lui aussi machiste, retiendrait la candidature d'un homme bien avant elle.
Elle ne parvient pas à me dire si elle choisirait la famille ou la profession comme chemin de vie; puis elle balait l'air de sa main en camouflant un rire cristallin et ricane légèrement. Bien sûr, elle se mariera l'an prochain avec un garçon qu'elle a connu au collège. 
Rosalie aimerait bien trouver un emploi plus payant (125...$ semaine) mais ne voit pas a quel moment les choses pourraient s'améliorer. Sa vie est tracée.